Ecoute, ô mon fils....
La règle de saint Benoit est un de ces écrits qu'il faut méditer chaque jour pour en arracher le secret. Elle nous présente, en 73 petits chapitres, un chemin de vie et de bonheur. Son but est de mettre à l'aise, de faire courir et d'élargir le sentier de la vie; elle est comme la flèche qui montre la direction.
Sans prétendre tout dire ni faire de discours, elle veut simplement mettre en route; elle ne nous enferme pas dans un système ou un code de vertus, mais elle indique un chemin. Elle est comme la rampe de lancement de la fusée, le canal qui empêche la source de se perdre dans le sable. Elle n'est pas la source, mais prétend simplement dégager le filet d'eau de la vase qui la colmate pour que l'eau puisse couler abondamment. Est lorsque l'eau libérée puis canalisée dans la région sableuse de son cours, aura fait son lit, saint Benoît nous dit simplement : "tu parviendras" Ainsi la règle nous fait devenir Chemin avec le Christ; elle nous met en route. |
Une école pour le service du Seigneur
|
Chaque matin, dans la salle du Chapitre, le Père Abbé lit et commente un passage de la règle.
Au cours de sa vie, le moine parcourt ainsi, jour après jour, sur les traces de St Benoît le chemin qui le mène au Christ: "Ceignant donc nos reins de la foi et de l’accomplissement des bonnes actions, avançons sur ses voies, sous la conduite de l’évangile, afin de mériter de voir celui qui nous a appelés à son royaume." "Mais en avançant dans la vie religieuse et la foi, " le cœur se dilate et l’on court sur la voie des commandements " de Dieu avec une douceur d’amour inexprimable. Ainsi, n’abandonnant jamais ce maître, persévérant au monastère dans son enseignement jusqu’à la mort, nous partagerons les souffrances du Christ par la patience, afin de mériter de prendre place en son royaume." |
A travers le monde
|
La vie monastique naît, dans le christianisme, avant même la fin des grandes persécutions qui ont cessé avec l’édit de Milan en 313. Dès lors les lieux monastiques se sont multipliés.
De nombreuses « Règles de vie » sont alors écrites par des supérieurs pour leur monastère, et ces textes circulent entre les monastères et sont utilisés par d’autres communautés. La Règle écrite par saint Benoît (480-547), du fait de ses qualités d’équilibre, de discrétion, de respect des personnes et de son réalisme, ne cessera de se répandre et s’imposera peu à peu à tout l’Occident, jusqu’au début du XIII ème siècle où d’autres types de vie religieuse (franciscains, dominicains, etc.) produiront d’autres règles de vie. Aujourd’hui, à travers le monde des centaines de monastères, des milliers de moines et moniales vivent de la Règle de Saint Benoît. Ce sont les branches bénédictines, trappistes, cisterciennes, bernardines... De plus en plus de laïcs se mettent aussi à son école pour, au cœur du monde, vivre de la Parole : le Christ Pascal. |